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Zizanie autour de la fête des vendanges en ... 1908

Ça barde au village

En octobre 1908, le maire (peut être l'instituteur Simon, la signature n'est pas très claire), visiblement excédé par les dissensions entre les jeunes prend un arrêté d'interdiction pur et simple.

On apprend à cette occasion que se déroulait une fête des vendanges bien que la plus grande partie du vignoble ait été détruite par le phylloxéra une vingtaine d'années auparavant.

 

Trancription du texte

"Le maire de la commune d'Espère,

vu que les jeunes gens ne s'entendent pas entre eux pour organiser la fête dite des vendanges,

attendu que des disputes et des troubles peuvent naître à ce manque d'entente,

Arrête :

1° Toute manifestation avec ou sans musique est interdite dans les rues et sur les places publiques de la commune d'Espère.

2° les promenades habituelles avec drapeaux et musique sont également interdites sur les lieux sus-indiqués.

3° Les bals ne peuvent être organisés que dans des lieux privés.

Le présent arrêté aura son effet à partir de demain, 17 octobre courant. Il sera porté à la connaissance de tous les habitants par voie d'affiche et au son du tambour.

A Espère le seize octobre mil neuf cent huit."

 

Pour la fête votive de 1909, ça s'arrange

Le maire a changé depuis octobre 1908, c'est Miquel le nouveau maire qui signe un arrêté le 14 août 1909, autorisant l'organisation de la fête patronale aux seuls conscrits mais sous conditions.

Transcription du texte

"Nous maire d'Espère

Vu la loi de 5 avril 1884

Vu l'unique demande d'autorisation des jeunes gens de la classe 1909 tendant à organiser la fête locale le 15 et le 16 août courant.

Vu l'engagement écrit pris par eux et signé de marcher ensemble et unis.

Attendu qu'il est de tradition que ce sont les conscrits de l'année qui dirigent et ordonnancent la fête votive.

Considérant qu'il appartient à l'autorité municipale de maintenir le bon ordre dans les réjouissances et cérémonies publiques.

Arrêtons :

Article 1er : La fête patronale de la commune d'Espère aura lieu cette année le Dimanche 15 et le lundi 16 août prochain ; les jeunes gens de la classe 1909 sont autorisés à en diriger l'organisation.

Article 2 : Il est défendu de tendre sur les voies publiques cordes ou travées, supportant des lampions ou non afin de ne pas gêner la circulation.

Article 3 : Il ne pourra être tiré pendant la fête des fusées, pièces d'artifice quelconque à moins de 100 mètres des habitations.

Article 4 : Le bal public se tiendra exclusivement sur la place de Labarthe, à l'endroit accoutumé.

Article 5 : Aucun autre bal public ne pourra être ouvert pendant ces deux jours sur le territoire de la commune.

Article 6 : Les cafés et cabarets pourront être ouverts jusqu'à 1 heure du matin.

Article 7 : Aucune musique n'est autorisée à circuler sur la voie publique.

La gendarmerie est chargée de l'exécution du présent arrêté.

Fait à Espère le 14 août 1909

 

Les conscrits de la classe 1909

Les registres des naissances puis ceux des matricules accessibles en ligne aux archives départementales nous donnent le nom des conscrits de 1909 qui se seraient chargés d'organiser la fête.

Ils étaient 5 (peut être d'autres conscrits habitants la commune mais qui n'y seraient pas nés se sont-ils joints à eux) :

Albert Bergues, Fernand Bouyssou (dans certains registres Bouyssou est écrit Bouissou), Raoul Brunet, Elie Décas, Edouard Sahut.

Tous les jeunes qui avaient 20 ans dans l'année, passaient le conseil de révision qui décidait de leur incorporation ou non dans l'armée.

Parmi ces 5 jeunes seul Albert Bergues fut exempté, les 4 autres accomplirent tout ou partie de leur période militaire de 2 ans, il semble qu'Edouard Sahut tombe malade dans cette période et décède des suites de cette maladie. La trace de Raoul Brunet se perd, on ne sait pas s'il est incorporé et où, mais on trouve une mention de son mariage à Paris en 1922. Fernand Bouyssou et Elie Décas seront mobilisés le premier en 1914 le second en 1917, ils appartiennent au 7°RI de Cahors, le premier mourra de ses blessures après un assaut le 9 septembre 1914 à la Ferme des Grandes Pertes (Marne), le second le 8 août 1918 à Serches (Aisne).

Ce qu'on apprend par ces arrêtés

- Apparemment les fêtes à Espère pouvaient être compliquées et étaient un sujet de dissension.

- on sent dans ces arrêtés des tensions entre les quartiers, puisque un seul lieu est désigné et toutes les autres initiatives interdites.

- il y avait à l'époque un tambour, probablement le cantonnier dont on trouve la trace dans les recensements en 1906 et en 1911 il s'agit de Guilhaume Bessières né à Espère en 1852 et demeurant dans le bourg.

- comme partout, il existait une tradition d'aubades qui du fait des tensions villageoises se retrouve interdite.

Il faudra rechercher quels sont les incidents qui ont conduit les Maires de cette époque à de telles précautions.

A suivre...

Sources : Archives départementales du Lot, série O

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Commentaires récents

  • Eau il y a 8 années 2 mois

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