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Bergues, Décas, Xaumier, Besse, beaux-frères, belles-soeurs : épisode 3, l'ostal Bergues

Le troisième protagoniste de "Beaux frères et belles soeurs..." est Louis-Ferdinand Bergues deuxième né du foyer de Baptiste Bergues et Pauline Vassal qui sont cultivateurs au quartier de la gare. Celui qui aurait été l'ainé de la fratrie, Ferdinand-Emile est décédé en 1886 quelques semaines après sa naissance, Louis-Ferdinand est né le 4 octobre 1887 et Laurence le 9 août 1889.

Quartier de la gare, 1911...

Dans le recensement de 1911, Louis-Ferdinand, qui a 23 ans, habite et exploite la ferme avec ses parents, sa soeur a quitté le foyer paternel en 1910 pour s'installer dans le haut du bourg dans l'ostal Décas dont elle devient, en se mariant, la maitresse de maison. La famille Bergues habite le quartier de la gare. En 1911, ce quartier d'Espère ne comptait que 4 familles : la famille de Louis Petit, la famille de Louis Bergues, la famille de Baptiste Bergues (Louis et Baptiste étaient frères et leurs familles habitaient des maisons mitoyennes) et la famille d'Antoine Louradour le chef de gare. La ligne de chemin de fer s'est en effet achevée aux alentours de 1893, date à laquelle la station d'Espère-Caillac a ouvert.

1911 c'est aussi l'année où Louis-Ferdinand épouse, le 24 avril, Sidonie, Alphonsine, Valérie Besse de 4 ans sa cadette, Louis-Ferdinand a 24 ans. Valérie est orpheline, c'est sa mère Emilie qui est chef de famille depuis le décès du père. Le jeune frère de Valérie, né en 1896, ne peut pas encore prendre la responsabilité de la ferme. L'arrivée de Louis-Ferdinand Bergues dans la famille sera une aide précieuse pour les deux femmes.

Service militaire

Auparavant Louis-Ferdinand a accompli ses obligations militaires comme tous les garçons de son âge. Le 06 octobre 1908 il est incorporé au 17° escadron du train des équipages à Montauban. La mission essentielle du train est d’assurer les transports, ses escadrons doivent être capables de fournir des détachements pourvus des moyens nécessaires aux quartiers généraux ainsi qu’aux services de santé (évacuation des blessés, conduite des voitures des formations sanitaires), des subsistances (conduite des convois administratifs et auxiliaires et des boulangeries de campagne), de la trésorerie et des postes. Il faut dire que la fiche matricule de Louis-Ferdinand lui attribue la profession de "voiturier". L'armée ne s'est pas privée de cette compétences. Quelques mois plus tard, en mars 1908, il est versé au 14° d'infanterie dont le cantonnement est à Toulouse. Il termine son service militaire en septembre 1910 et rentre à Espère avec son certificat de bonne conduite. Ce certificat de bonne conduite était précieux, il facilitait l'obtention d'un emploi dans l'administration. Pour l'obtenir il fallait, entre 1905 et 1914, au moins 6 mois de présence effective et pas de punitions supérieures à 8 jours de prison régimentaire. Le 1er octobre 1910 il passe de l'armée active à la réserve au 7° RI de Cahors où il effectuera une période d'exercice de fin août à mi-septembre 1912.

La guerre

En 1914, Louis-Ferdinand et sa jeune épouse travaillent sur la propriété familiale, peut-être continue-t-il d'assurer le transport de marchandises ? Le couple n'a pas toujours pas eu d'enfant après trois ans de mariage. La guerre éclate le 1er août 1914, le 4 août, Louis-Ferdinand est rappelé à l'activité et regagne le 7°RI à la caserne Bessières de Cahors avec lequel il part pour le nord de la France dès le 5 août. Il semble commencer la guerre au 7°RI mais il est affecté au 283°RI (créé le 12 août 1914) à une date impossible à déterminer. C'est avec ce régiment qu'il se trouve dans le secteur de Verdun en septembre 1916. Louis-Ferdinand est à la guerre depuis 2 ans.

Verdun Septembre 1916

Fin août début septembre, le régiment est en cantonnement dans les villages de Rembercourt et Varney. Les exercices et les inspections se multiplient, on s'entraîne au combat en petites unités, on s'initie au fusil mitrailleur ou au canon. Le régiment change de cantonnement le 30 août, dans l'après-midi il se rend à Fains. L'instruction et l'entraînement continuent faisant quelques victimes parmi les soldats par éclatement prématuré d'obus ou de grenades (1 tué et 12 blessés). Le 5 septembre, le régiment fait mouvement vers Verdun, le 6° bataillon en train et le 4° et 5° en automobiles. Dans la soirée du 6 septembre les 4° et 5° bataillons relèvent le 234° RI dans le secteur nord est de Fleury, Louis Ferdinand est dans le bois de Vaux-Chapître. Le 283° est au coeur de la 2ème bataille de Verdun entre les forts de Douaumont et de Vaux, sur des lignes puissamment tenues par les Allemands depuis le début de la guerre. Au nord ouest du bois de Vaux-Chapître il y a le fort de Douaumont, à l'est celui de Vaux, au sud-ouest le village de Fleury. Durant la journée du 7 septembre les 2 bataillons du 283° subissent une violente canonnade. A 11 heures l'ordre est donné au 288° RI avec la coopération du 5° bataillon du 283° RI d'attaquer les tranchées Montbrizon et Lecourt à 22 H. Louis Ferdinand appartient probablement à cette compagnie. L'attaque échoue, mais la fiche matricule de Louis-Ferdinand nous apprend que le 7 septembre 1916 Louis-Ferdinand est blessé au thorax par un éclat de grenade.

Transcription du journal de marche du 283° RI daté du 7 septembre 1916

Ordre particulier n° 164 de la 68° DI reçu à 11 heures :

attaque des tranchées Montbrizon et Lecourt par le bataillon de droite (288°); coopération de la compagnie de droite 17° compagnie du 5° bataillon du 283° RI.

Ordre du commandant du régiment :

l'action de la 17° cie du 5° bataillon s'effectuera par une préparation à la grenade lancée de ses tranchées. Elle suivra le mouvement en avant en faisant une conversion à gauche. Heure de l'action fixée à 22 h.

Sans résultat. Nuit calme.

Transcription de la citation à l'ordre de la brigade obtenue par Louis-Ferdinand

Soldat plein d'entrain et de bravoure s'est distingué à plusieurs reprises. Blessé en partant à l'assaut d'une tranchée allemande.

Louis-Ferdinand est évacué le 8 septembre 1916.

Après la blessure, la guerre continue

Du parcours médical qui conduit Louis-Ferdinand du bois de Vaux-Chapître à la commission de réforme de Saint Gaudens (casernement du 283° RI), on ne sait rien. La fiche matricule de Louis-Ferdinand nous renseigne sur la décision de cette commission.

Décision de la commission de réforme

Classé service auxiliaire par la commission de réforme de St Gaudens du 5 juin 1917 pour : "Plaie du thorax à droite par éclat d'obus, pleurésie purulente consécutive, emphysème avec résuction costale, diminution de la respiration dans tout l'hémi-thorax droit. Reliquat d'emphysème" (Blessure de guerre)

Malgré la gravité de sa blessure, Louis-Ferdinand n'est pas réformé, il est versé dans les services auxiliaires et reste sous les drapeaux, il est même transféré à compter du 1er juillet 1917 au 65° RI dont le casernement est à Nantes. Le 3 juillet 1917 Louis-Ferdinand obtient un sursis jusqu'au 10 août 1917 par décision  du Général commandant de la 17° région. Il est finalement détaché le 14 septembre 1917 aux anciens chantiers navals Dubigeon à Nantes. Le 5 février 1918 il est détaché aux usines de Fumel en même temps qu'il réintègre le 7° RI. Louis-Ferdinand n'est plus au front mais il participe malgré sa blessure à l'effort de guerre, à l'arrière, loin de sa famille, loin d'Espère.

La démobilisation

Le 11 novembre 1918 c'est l'armistice, Louis-Ferdinand devra attendre le 26 mars 1919 pour être démobilisé et pouvoir rentrer au village. Il restera dans les effectifs de l'armée comme réserviste du service auxiliaire jusqu'en octobre 1936, affecté au 16° tirailleurs coloniaux. La commission de réforme de 1919 lui attribue une pension d'invalidité pour reliquat de plaie pénétrante de poitrine, gêne respiratoire et névralgie intercostale. Etat général passable.

La vie reprend au quartier de la gare, Louis-Ferdinand a fait toute la guerre, il est revenu, vivant. En 1929 dans la maison de la route de Calamane une petite fille vient au monde : Aurélie, elle sera la seule enfant du couple. Louis-Ferdinand a 42 ans et son épouse 40 ans. En 1978 l'ancien combattant Louis-Ferdinand Bergues s'éteint, l'éclat de grenade ou d'obus de 1916 emporte son dernier souffle.

Sources : Archives Départementales du Lot, Mémoires des Hommes, Chtimiste, Francis Petit, memorialgenweb, wikimedia

 

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Commentaires récents

  • Eau il y a 8 années 2 mois

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