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Bergues, Décas, Xaumier, Besse, beaux-frères, belles-soeurs : épisode 2, l'ostal Xaumier

Voisinage et mariages

Dans le haut du bourg la maison Xaumier domine d'une rue à peine la maison Décas dans laquelle sont nés Elie-Jean le 3 août 1889 et Marie Léa le 23 juin 1894. Dans l'ostal Xaumier, quelques mois après la naissance d'Elie-Jean dans la maison du dessous, Noël Xaumier et Thérèse Caunezil accueillent, le 5 avril 1890, un fils qu'ils prénomment Alphonse. Les deux familles sont voisines, les deux familles exploitent des terres, les garçons fréquentent la même école du bourg. De l'enfance à la jeunesse, des liens se tissent et le 29 juin 1911 Alphonse épouse sa jeune voisine Marie-Léa Décas, il a 21 ans et elle 17 ans. L'année précédente Elie-Jean le frère de Marie-Léa s'est marié lui aussi avec Laurence Bergues. Les deux voisins sont devenus beaux-frères. Dans le bourg l'avenir de ces deux exploitations semble dorénavant assuré.

Alphonse le soldat

Mais au moment de son mariage Alphonse n'a pas encore accompli son service militaire. Ce grand gaillard blond aux yeux bleus (1m72, c'est grand pour cette époque) est incorporé le 9 octobre au 7°RI à Cahors. Il finit avec les obligations militaires et est renvoyé dans son foyer le 8 novembre 1913, il quitte la caserne soldat de 1ère classe avec son certificat de bonne conduite. La vie à Espère a dû reprendre un cours normal, un premier enfant est venu animer l'ostal Xaumier.

Alphonse le combattant

Mais voilà que le destin de plusieurs millions de jeunes hommes bascule dans l'inconnu en ce début d'août 1914. Le 3, Alphonse retrouve la caserne Bessières de Cahors qu'il n'a quitté que depuis 10 mois. Mais cette fois c'est la mobilisation générale qui l'y conduit. Ce jour là dans le train il doit y avoir aux côtés d'Alphonse, Joseph Bergues, Célestin Bourdarie, Louis Bes, Fernand Bouyssou et peut-être Jean Albert Vignes ; les jeunes Espèrois remontent la rue de la gare jusqu'à la caserne pour aller à la guerre. Ce jour là ils font partie des premiers mobilisés, d'autres, beaucoup d'autres, suivront...

Le 5 août le 7°RI embarque à bord de 3 trains, 3 297 hommes (dont 2 811 simples soldats) et 175 chevaux voyagent toute la journée du 6 août, le 7 août, ils cantonnent dans le secteur de Valmy. Le 7°RI appartient au 17° corps d'armée qui dépend de la 33° division elle même incorporée à la 65° brigade, le tout fait partie de la IV° armée. Le 9 août les soldats du 7° RI participent à la réfection d'une route. Et les opérations commencent en Belgique dans le secteur de Bertrix, mais face à l'avance des troupes Allemandes surpuissantes les soldats Français reculent. La IV° armée est censée venir en soutien soit à la III° armée à sa gauche soit à la V° armée à sa droite. Le dispositif offensif Français s'écroule. Le 7°RI est au sud de Sedan, secteur d'Harocourt à partir du 26 août. Le 27 août une tentative d'offensive échoue face la violence de la contre-attaque Allemande, un nouveau retrait est ordonné à 13h30. Le 28 à l'aube le régiment se reforme un peu en arrière, de nombreux soldats manquent à l'appel, parmi eux Alphonse Xaumier, nul ne peut dire s'il est mort ou a été capturé...

Alphonse le prisonnier

On retrouve la trace d'Alphonse plusieurs mois plus tard et ce sont les archives du CICR (Croix Rouge) qui le signalent comme prisonnier-blessé en décembre 1914, soit près de 4 mois après sa capture. Le 12 janvier 1915 la famille est officiellement informée par l'administration Allemande. L'avis Officiel Français est daté quant à lui du 1er avril 1915. On imagine l'anxiété qui a dû régner dans le bourg et le relatif soulagement que l'épouse et la famille d'Alphonse ont dû ressentir à cette annonce.

Alphonse est interné en Westphalie dans le camp de Meschede. C'est un camp de travail commandé par  Oberst Giersberg. Voici la description qu'en donne Cécile Perdigo :

Meschede : Camp de prisonniers, dans lequel éclate une révolte générale vers la fin Octobre 1918, situé à l'Est de Düsseldorf, sur la Ruhr ; il est en cours d'aménagement fin Décembre 1914. Meschede, bâtie au confluent de la Henne et de la Ruhr, 4.000 habitants, entourée de forêts de sapins. Le camp, rectangulaire, entouré de plusieurs rangs de fils de fer barbelés, très serrés et très hauts, est situé sur une colline qui domine la ville. Il est composé (en Décembre 1914) de 2 baraquements en planches, pouvant loger 100 prisonniers chacun, et de plusieurs bâtiments servant aux magasins et cuisines, à un lazaret (hôpital), logement du gardien, des soldats et officiers qui gardent le camp. A l'ouverture du camp, la nourriture y est infecte et insuffisante, l'hygiène inconnue (1 litre d'eau par personne pour 3 jours !), les latrines : 1 tranchée d'1 mètre de profondeur et de large, barrée d'une planche. Les prisonniers travaillent en kommando à l'extraction de la pierre, au travail du bois, dans des fermes. De nombreux (entre 1914 et Mars 1915) prisonniers furent enterrés dans le cimetière de la ville. Début 1915 (?), le camp change d'aspect, création d'une route princale, avec allées transversales et trottoirs en ciment, apparition de robinets, bornes-fontaines, salles de douches, autoclaves pour le linge, vastes et propres "water", nouveaux baraquements, espacés et alignés, 1 lazaret  composé de 6 grandes baraques, au centre duquel se trouve une chapelle ; nouvelle palissade, de 4 mètres de haut, formant chemin de ronde, une autre clôture de barbelés de 3 mètres de haut, les sentinelles, aux 4 coins du camp, sont installées dans des observatoires hauts de 8 mètres ; sur les hauteurs, tout autour du camp, des mitrailleuses et des 71 de campagne, et de puissantes lampes électriques.

Alphonse y restera juqu'à la fin de la guerre. Il est finalement rapatrié le 2 janvier 1919, mis en permission pour 30 jours à partir du 5 janvier, puis il rejoint le 7°RI pour être démobilisé et mis en congé illimité de démobilisation le 24 mars 1919 comme père d'un enfant et fils aîné d'une veuve, son père est en effet décédé durant sa captivité, il doit reprendre au plus vite sa place dans l'exploitation familiale. Dans quelques jours il va avoir 29 ans et Marie-Léa 25 ans, ils auront encore 3 enfants (3 garçons) avant qu'Alphonse ne disparaisse le 20 février 1927 à l'âge de 37 ans.

Sources :

Archives départementales du Lot, Mémoires des Hommes, Archives de la Croix Rouge, Chtimiste, Familles Xaumier et Rigal, hpgrumpe.de, Cécile Perdigo du site prisonniers de guerre 1914-1918

 

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Commentaires récents

  • Eau il y a 8 années 2 mois

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